mercredi 30 août 2017


L'association a le plaisir de vous inviter à notre prochaine exposition qui portera sur nos travaux d'émaux, mais aussi sur les travaux de gravures de l'association Eau-Forte (Chaptelat).

Nous avons le plaisir d'avoir comme invités, les artistes  Colette COPO  ainsi que Paul Buforn.

Rendez-vous au Centre Culturel de Couzeix du 20 au 29 octobre 2017.





Ci-dessous, un petit texte faisant le lien entre l'émail et la gravure de notre confrère Jean-Marc Siméonin


L'association « Couzeix émail », cette année invite l'association « eau forte » basée à Chaptelat mais ce n'est pas la seule proximité « géographique » qui explique cette démarche.

La légende dit que c'est Saint Eloi de Chaptelat qui aurait été le premier émailleur limousin et c'est tout près, à Couzeix, que des amateurs passionnés et assidus essaient de se mesurer à cette délicate tradition limousine.

Le point commun le plus évident entre les deux techniques est le travail du métal. Cuivre et acier pour l'émail, cuivre et zinc pour l'estampe mais, alors que l'acide et le burin créent l'image sur le métal, c'est le feu qui fait naitre l'œuvre émaillée après un long et délicat travail sur la plaque ce qui explique, comme pour l'estampe, le fait que la majorité des créations soient de petits formats à regarder avec attention. L'émail est unique et l'estampe est multiple. Après avoir encré et essuyé soigneusement la matrice en métal, le graveur l'imprime sur le papier humide...la presse étant un peu l'équivalent du four.

Ces évidences techniques font un peu oublier que la relation entre émail et gravure est historiquement encore plus étroite qu'on ne le pense. M.M.Gauthier et M.Marcheix écrivent sur les émailleurs de la renaissance : « d'abord des gravures connues ont textuellement servi de canevas à l'émailleur ; celui-ci a transposé tout ou partie d'une estampe » et il suffit d'une visite au Musée des beaux-arts de Limoges (B.A.L.) Pour voir avec quel génie nos ancêtres limougeauds ont transposé les images qui circulaient en Europe à cette époque grâce à la gravure.


La diffusion de l'image était la fonction essentielle de l'estampe jusqu'à l'invention de la photo. L'émail, plus petit, moins fragile et pourtant aussi prestigieux que la peinture servait aussi à faire voyager la puissance de ses commanditaires (Léonard Limosin était peintre de François 1er) et le dogme dans les oratoires et les églises.


Les images religieuses émaillées attestent un autre rôle important commun à l'estampe : l'illustration.
Gustave Doré, comme nos émailleurs limougeauds donne à voir les épisodes de la bible. C. Cristel a « illustré » Bachelard et les livres illustrés d'estampes sont innombrables.

Réfléchir sur ces ancestrales  pratiques si spécifiques de notre province est un peu le but de cette exposition d'œuvres émaillées, d'estampes , mais aussi de documents : livres, plaques de métal, illustrations de poèmes limousins par l'émail et la gravure, copies de « modèles » et aussi créations originales... montrer les infinies possibilités de ces techniques si anciennes et tellement méconnues malgré l'inlassable travail de J.C. Caffin, fondateur de l'association « eau forte », dans ses expositions et au cours de sa carrière de professeur agrégé d'arts plastiques et le dévouement de J. Zamora pour transmettre son  savoir.

Aujourd'hui, encore, certains pensent que la gravure et l'émail sont à classer dans la catégorie de « l'artisanat » qui ne fait que reproduire et n'invente pas. Il y a une certaine condescendance dans leur vision et ils ne veulent pas voir que l'artisan est aussi un créateur, le métier n'est pas incompatible avec la création et savoir « reproduire » n'empêche pas de créer. Reproduire n'est pas « copier » et l'émail et l'estampe sont aussi des arts d'interprétation (il ne viendrait à personne l'idée de dire que, parce qu'elle chantait des partitions écrites par d 'autres, Maria Callas n'était pas une grande artiste!) il y a des auteurs, des compositeurs des interprètes et des auteurs compositeurs interprètes  en gravure et en émail comme en musique et dans un ouvrage de référence sur l'émail peint (« les émaux de Limoges » Artia, Prague, 1962) on lit : 
« Même lorsqu'un émailleur copie une estampe, il se réserve d'en inventer la mise en couleur ; la différence concrète résultant de la comparaison des sources peintes ou gravées avec l'émail, donne la mesure de l'originalité créatrice des artisans limousins ».
Loin de nous l'idée de nous comparer à ces artristes géniaux qui on fait, depuis des siècles la réputation de Limoges... simplement donner à réfléchir ...




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